PDF Imprimer Envoyer
Note des utilisateurs: / 24
MauvaisTrès bien 

Consommation: Société à 2000 Ouates

Alors que la consommation d'énergies en Europe suit une courbe exponentielle, la frénésie de consommation de nos sociétés riches semble également sans fin. Il est intéressant de comparer  la « Société à 2000 Watts » Energétique à la « Société à 2000 Ouates » de réduction de Consommation.

Tentons un parallèle de 1960 à aujourd'hui.

 

Société de consommation

Notre consommation ne se limite pas aux biens, mais concerne de plus en plus : les services, les transports, les  télécommunications, les loisirs, la santé ou l'éducation. Jamais les Européens n'ont autant consommé qu'aujourd'hui. En 1960, les Français y consacraient 210 milliards d'euros (exprimés en euro de 2000 pour tenir compte de l'inflation).

Les 900 milliards ont été atteints en 2006, soit quatre fois plus. Cette évolution traduit un enrichissement bien réel qu'on a souvent tendance à oublier. Bon an, mal an, la consommation a continué à progresser de 1 à 2 % par an depuis 30 ans, alors qu'il nous semble que nous avons de moins en moins d'en outre porte-monnaie !

Vous avez dit :  Pouvoir d'achat ?
La publicité et les médias ont fixé de nouvelles « normes » de modes de vie. Elles sont présentées comme « normales »  et essentielles à l’épanouissement. Si vous n'arrivez pas à les atteindre, vous prenez le risque de vous mettre en  marge de la société. Mais de plus en plus de foyers peinent à atteindre cet objectif purement commercial qui a perdu toute notion rationnelle.

En témoigne la montée du taux d'endettement des ménages, passée de 50 % en 1994, à 68,4 % en 2006 (en France). Ce fléau atteint également de plein fouet les jeunes 18 à 30 ans, très sensible à l'apparence et au besoin d'appartenance à un groupe.

 

Les Dépenses Obligatoires - Coûts Fixes

Les dépenses contraintes-obligatoires (loyer, chauffage, charges, prime assurance, abonnement téléphonique, etc.) ont fortement progressé pour atteindre 45% des dépenses des consommations selon l'institut français INSEE. La hausse des prix du logement et de l'énergie que ce soit pour le chauffage que les déplacements, pèse lourdement sur les ménages les moins aisés. De nouvelles dépenses, indispensables à notre vie actuelle, sont venues s'ajouter au budget standard : accès à Internet, téléphonie mobile.

 

Les dépenses des Foyers: à la Baisse

Alimentation
Depuis 1960, une forte diminution des dépenses consacrées à l'alimentation et aux boissons (y compris alcool) a été enregistrée.
La part a été divisée par deux de 33 % en 1960 à 17 % du total en 2006 (et jusqu'à 13 % pour un pays riche comme la Suisse). Dans certains pays en développement, les dépenses consacrées à l'alimentation atteignent 80 à 90 % du revenu. D'où le fort mécontentement de l'été 2008, suite à la forte augmentation des prix des céréales et du riz.

Certains produits de base, comme les huiles et les graisses, le pain ou les céréales ont vu leur poids relatif baisser fortement. À l'inverse, les dépenses en produits laitiers, essentiellement les produits frais yogourt, desserts lactés etc. ont été multipliés par quatre, celle des boissons non alcoolisées par 12.

Paradoxalement, autant les enfants de nos pays riches que les multinationales comme Nestlé, Coca-Cola, Unilever, Danone ont subi une cure d'engraissement sans précédent.

Le pied !
Le poste habillement et chaussure a lui aussi diminué. Il a été divisé en trois ans entre 1960 et 2006 (11,6 % à 4,7 %)

 

Les dépenses des Foyers: à la Hausse

L'Habitat
Les dépenses de logement ont fait un bond spectaculaire. Elles ont pris la première place dans le budget des ménages devant l'alimentation passant de 10 % à 25 % entre 1960 et 2006.
La surface moyenne par personne est passée de 22 m² en 1968 à 37 m² en 2002. L'augmentation des prix des logements reflète également l'insuffisance de l'offre.


La mobilité
L'augmentation des dépenses de transports est passée de 10 à 15 % du total entre 1960 et 2006. Cette montée traduit l'essor de la société de l'automobile. Malgré les multiples nuisances qu'elle engendre, la voiture a permis à chacun un accès direct à la liberté totale.

 

Les loisirs
Le poids des dépenses de loisirs et de culture a été multiplié par neuf passant de 6,9 à 9,3 %. En cause : la diminution du temps de travail et l'élévation du niveau de vie.

La télévision est devenue le premier loisir dans les pays riches. Internet a gagné le coeur et les canapés des enfants et des adolescents.


Communication
Les dépenses de communication, les services de télécommunications ont fortement progressé. Elles ne représentent qu'une infime partie des dépenses en 1960 et elles constituent près de 3 % aujourd'hui.


Divers
Les soins corporels (salon de coiffure, produits de beauté, etc…) pèsent désormais autant que le matériel audio-visuel et informatique ! D'autre part, les assurances privées liées à l'équipement et à l'élévation du niveau de vie (auto, habitation) tous les budgets divers à plus de 10 % du total soi davantage que la poste loisirs culture !

 

Riche - Pauvre 

Les différences entre les pays riches (Nord) - et les pays pauvres (Sud) sont de plus en plus criardes. Comme nous avons la chance de farie partie des pays riches, ce détail ne nous concernait guère.
Paradoxalement avec la hausse des prix des matières premières durant l'été 2008, cette tendance a émergé entre les différentes classes de notre société. Alors qu'un litre d'essence à 1,50 € est insupportable pour certains foyers, il est passé inaperçu pour d'autres.

Que nous réserve cette nouvelle donne qui a émigré, durant l'été 2008, des pays pauvres au coeur de nos salons veloutés?

 

Fils de Pub

Les efforts des marques pour étendre l'empire de l'obsolescence (diminution de la valeur d'un bien qui ne tient pas à son usage, mais à l'innovation, aux effets de mode, tel le iPod, TV à écran plat, téléphone portable à changer tous les six mois, etc.) ont réussi à rendre nos achats débiles et compulsifs en gestes nécessaires à notre bonheur.

Mais les factures de nos chères cartes de crédit à la fin du mois sont là pour souligner nos incohérences.

Qu'il est bien plus confortable et agréable de vivre dans une Société à 2000 Ouates !

 
Commentaires (2)
Merci pour cet article
2 Lundi, 25 Mai 2009 15:36
Jean-Yves
Brillant votre article! Il ouvre les yeux! Bravo pour votre site très instructif!
Plus riche que ses voisins!
1 Mercredi, 26 Novembre 2008 01:21
Sylvie
Merci pour votre article très pertinent. Il montre la facilité avec laquelle nous nous habituons à notre style de vie à l'Américaine et combien un retour à une réalité plus "terre à terre" sera difficile! John Stuart avait dit: Les Hommes ne désirent pas être riches, mais simplement plus riches que ses voisins!

Ajouter votre commentaire

Votre nom:
Sujet:
Commentaire: